May 30, 2014

Badaro, le Nouveau Quartier Tendance de Beyrouth ?

Dans les rues tranquilles de Badaro, personne n'aurait imaginé l'éclosion que le quartier s'apprête à connaître. Dans la rue principale et aux alentours, de nouvelles terrasses apparaissent tous les mois, alors que d'autres sont encore en construction.

Badaro

Il y a quelques années encore, cette partie de Beyrouth était oubliée de tous. Nagi Morkos, consultant en hôtellerie et restauration chez Hodema et résident de Badaro explique : “Jusqu'à la fin de la guerre civile, il y avait plusieurs enseignes connues, comme Badaro-Inn, L'oriental, Noubar... Et puis Badaro est tombé dans l'oubli. Il a toujours été un quartier neutre, sans connotation politique, on n'a jamais vu d'affiches ou de photos d'hommes politiques”.

Le quartier délaissé a pourtant de nombreux avantages : il est central (situé entre Mathaf et Tayouneh), propose des loyers attractifs et les rues sont larges, laissant la place à de nombreuses terrasses potentielles. Ce sont ces petits plus qui ont séduit Fantine Samaha et ses associés de Don Baker's, un restaurant de pizzas, paninis et doughnuts ouvert il y a tout juste deux semaines : “On a d'abord cherché du côté d'Achrafieh, mais c'était trop cher. Quand on a visité ce local sur la rue Badaro, on a tout de suite été séduits. En plus, c'est un endroit passant et il y a des piétons.” Le restaurant vise plusieurs types de clientèle, en journée les employés des bureaux des environs, en soirée les habitants du quartier. Chaque nouvelle enseigne propose son concept. Chez Don Baker's, tout est fait maison. A quelques mètres de là, le café Kiss Proof propose, lui, une sélection de bières pression, rares au Liban. Le propriétaire du bar Yves Khoury n'en est pas à son premier coup d'essai, il a ouvert, entre autres, Oscar Wilde à Hamra et Vyvyane à Mar Mikhaël. Il sait dénicher les nouveaux lieux, mais espère que Badaro gardera son charme authentique : “On espère qu'il n'y aura pas de valet parking, ce service a une connotation péjorative et crée des embouteillages. Chaque quartier doit garder sa propre identité. On ne veut pas d'un nouveau Gemmayzeh ici, ou d'un nouveau Mar Mikhaël.” Et si tous les cafés innovent avec des concepts différents, tous semblent avoir un mot d'ordre : une terrasse espacée, agréable, pour s'asseoir le temps d'un verre, comme à Paris. Une innovation dans la capitale, qui semble séduire de plus en plus de Beyrouthins. Et comme souvent au Liban, une ouverture en appelle une autre, et pas moins de quinze ouvertures sont prévues d'ici trois ou quatre mois, dans cette rue de Badaro appelée “Wakh Wakh” (Yiiii yiiii en alépin) dans les années 1950. Des enseignes déjà connues (Lina's, Danny's) sont en train d'emménager dans leurs locaux et d'autres, plus anciennes, observent la transformation du quartier. Le café Kudeta et le restaurant Mum and I font office de pionniers.

Nagi Morkos a assisté à cette métamorphose : “Depuis octobre 2013, il y a eu un véritable emballement dans le quartier. L'ouverture de l'hôtel Smallville et de plusieurs bars y a contribué, puis il y a eu un effet boule de neige, comme souvent au Liban.” Un engouement pour le quartier que Roy Youssef Fares, propriétaire du café Roy's Public House ne voit pas d'un bon œil. Il a choisi d'ouvrir son espace il y a plus d'un an, alors que le quartier était encore très calme : “Ces ouvertures en série vont tuer le cycle de la vie du quartier. Au lieu d'avoir un espace qui se développe sur le long terme, on va avoir un effet de mode pour peut-être deux ans, puis ça va retomber. C'est un défaut libanais de tout imiter. Ils ont vu une opportunité, maintenant tout le monde veut avoir un bout de Badaro.” Reste à savoir si la clientèle sera au rendez-vous, et si Badaro saura garder son authenticité.

Via L'Agenda Culturel  

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